LA TOPOGRAPHIE URBAINE

 

Le plan de l’agglomération antique a été établie à partir de l’analyse des photographies aériennes prises par A. Ollivier. Il met en évidence un développement urbain d’axe est-ouest, entre le Clain et la butte correspondant à l’extrémité nord du plateau d’interfluve Vienne-Clain sur une soixantaine d’hectares. La voie romaine Poitiers-Tours qui traverse le site dans sa partie orientale et la rivière constituent les deux points d’ancrage de l’agglomération. Cette situation illustre une constante : l’essor de nombreuses villes antiques et médiévales est  lié à la proximité d’un réseau routier et d’une voie navigable dont la ville devient le trait d’union.  

La présence du confluent à moins de 3 km au nord a été déterminante dans son développement économique. Elle a vraisemblablement joué un rôle de relais en assurant le transbordement des marchandises acheminées par la rivière puis par la voie romaine. Son rôle n’était certes pas aussi important qu’une agglomération antique comme celle de Novioregum - Barzan ,   au débouché de la Garonne, mais on peut penser qu’elle gérait les flux de marchandises, qu’ils s’agissent de produits artisanaux  ou de productions agricoles des villae voisines.  Sa position était d’autant plus importante qu’il s’agissait de la dernière agglomération que l’on pouvait rencontrer avant de franchir la frontière entre les cités des Pictons et des Turons  établie au nord de Châtellerault, dans la région d’Ingrandes

Notre connaissance de l’organisation du schéma urbain reste sur certains points lacunaire. L’identification de certains bâtiments reste à confirmer. Cependant l’examen du plan, établi à partir du redressement des étonnantes photographies aériennes d’A. Ollivier, permet de rendre compte de l’organisation générale du tissu urbain.

 

Zone portuaire supposée Le Gué des Berthons

    Extension de l'agglomération
    Secteurs d'habitat
    Espaces sacrés
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C’est dans la partie centrale de la terrasse alluviale qui s’étend entre le méandre du Clain et le plateau s’est développé la zone d’habitat dont les clichés font ressortir nettement l’organisation en insulae de différentes dimensions. On connaît peu d’agglomérations comme celle de Vieux-Poitiers où le réseau viaire connaît une organisation orthonormé et où il apparaît avec une aussi grande précision. Plusieurs orientations sont décelables et s’expliquent probablement par des mises en place successives et des réaménagements du tissu urbain.

 C’est à la périphérie de ce noyau urbain que se répartissent l’ensemble des bâtiments publics de la ville. Certains, comme les fanums du secteur des Groseillers s’inscrivent dans le quadrillage des voies, d’autres comme le possible macellum se sont développés le long de  la voie impériale. L’urbanisme semble apparemment moins régulier à la périphérie du centre urbain, mais cette impression doit être tempérée par le fait que nous ne possédons qu’une révélation partielle de certains secteurs comme celui des Berthons, le quartier le plus ancien. Cependant, deux ensembles monumentaux sont implantés en marge de ce réseaux de voirie : l’enclos rectangulaire des Groseillers délimitant probablement  le cimetière de la ville et le complexe monumental sud comprenant trois bâtiments dont le sanctuaire à les galeries et le  théâtre. Le troisième bâtiment, allongé pourrait se rapporter à un balnéaire. Soulignons qu’il est implanté au lieu-dit « Les Fonds du Vieux-Poitiers ».  

L’organisation de cet ensemble monumental n’est régit par aucune axialité et ne montre pas à l’instar des agglomérations de Vendeuvre ou de Sanxay une volonté de composition architectural par la présence d’un enclos par l’utilisation de l’axialité. Toutefois la proximité de ces édifices fréquemment observées dans les agglomérations secondaires conduit à envisager un possible lien fonctionnel au moins entre le temple et le théâtre dont les transformations par rapport à son modèle romain sont perceptibles dans la réduction de la scène, devenant accessoire au profit d’une vaste aire de représentation sans doute imposée par la représentation ou la  célébration de fêtes religieuses sans doute liées à la mythologie gauloise.