LE MENHIR

      

         
   
Au lieu-dit la Pierre levée, dans la partie septentrionale du centre urbain, se dresse encore la silhouette triangulaire d’un menhir en gré dont l’origine est vraisemblablement antérieure au développement de l’agglomération antique. Ce monolithe de forme pyramidale s’élève à 2, 60 m au dessus du niveau du sol. Sa largeur est de 1, 65 m. à la base et 0, 45 m. au sommet, pour une épaisseur maximale de 0, 70 m.
 
       
   

Le fait d’avoir été identifié à tort comme un monument funéraire conduisit un chasseur de trésor à  fouiller les alentours du menhir et entraîna son basculement.  Il fallu attendre la fin de l’année 1786 pour qu’il soit redressé à l’initiative du marquis Charles d’Appellevoisin demeurant alors au Château du Fou (Vouneuil-sur-Vienne). Sa position au sein l’organisation urbaine est sensiblement la même, mais il n’est pas possible de garantir que l’inclinaison et l’ orientation d’origine aient été conservées.

 
       
     
L’originalité du monument est liée à la présence d’une inscription gallo-latine se développant sur trois lignes, au bas de la  face sud-est .

 

RATIN BRIVATION 

FRONTV . TARBETIS[O]SONIOS

(ou TARBETIS[CO]NIOS)

IE{I}VRV

 

Il s'agit d'une dédicace, ce que suggère le terme ieuru  qui termine l’inscription. Cette formule est connue sur neuf autres inscriptions gallo-latines.

A la lumière des interprétations récentes et en premier lieu celle due à M. Lejeune, l’auteur de cette dédicace est Fronto Tarbetisonios ; Fronto étant un cognomen qui est ici celtisé en Frontu . Ce nom latin se trouve associé à un nom indigène, celui de son père, composé de la racine Tarbo suivie de deux suffixes. Le second terme de la première ligne Brivatiom est le génitif pluriel de Brivatis, c’est-à-dire les «habitants de Briva ».                              L'interprétation du mot Ratin est quant à elle problématique. Ce terme n’a pas encore reçu de traduction certaine.

  

 

 
       
     
La dédicace nous livre donc le nom antique de cette agglomération : Briva, le « Pont » en gaulois qui laissera la place au milieu du VIIIe siècle à la dénomination Vetus Pictavis lorsqu’en 742 un acte de partage du royaume sera signé entre et les deux fils Charles Martel, Carloman et  Pépin.