Le Cadre Géographique

L’agglomération gallo-romaine de Vieux Poitiers est implantée dans la partie septentrionale de la vaste dépression qui relie le Bassin aquitain au Bassin parisien qu’on appelle le Seuil du Poitou. Les vestiges s'étendent sur les communes de Cenon et de Naintré, au nord du département de la Vienne.                                                                                                Le choix de son implantation a en grande partie été déterminé par les caractéristiques géomorphologiques de ce secteur. Etablie en rive droite du Clain, à proximité de sa confluence avec la Vienne, l’agglomération s’est développée dans un secteur caractérisé par une série de replats (structuraux ou d’érosion) qui dessinent une sorte d’amphithéâtre autour du confluent (replats de Targé, de Montgamé, d'Availles-en-Châtellerault et de Naintré). 

Vue générale                     On distingue au  centre, le quadrillage des voies,  en haut  le cours de la Vienne, en amont de sa confluence avec le  Clain, visible au bas de la photo. 

Ce secteur de confluence correspond par ailleurs à une zone de contact où s’articulent trois grands types de reliefs :

- au sud et à l’est, se développent des plateaux de calcaire lacustre (135-140 m d’altitude) qui portent ça et là des lambeaux de brandes et de vastes zones boisées (Forêt de la Groie et de la Guerche et Forêt de Moulière). Quelques vallées arrivent à rompre l’uniformité de ces plateaux.                                                                                                                    - au sud-ouest, s’étendent de vastes plaines dénudées de calcaire jurassique où se côtoient aujourd’hui, de grandes exploitations agricoles liées à la culture des céréales et des plantes fourragères et de nombreuses petites parcelles de vignes et de tabac (région de Neuville).                                                                                                                   - plus contrastés, les reliefs du pays Châtelleraudais annoncent les paysages de la Touraine toute  proche et ceux du sud du Bassin parisien. La présence de buttes ou  « cuestas » à l’ouest et au nord (Marigny-Brizay, Beaumont, Colombiers) et de petits plateaux laniérés au nord-est (Targé, Senillé) sont caractéristiques de ces paysages du Crétacé.

La proximité d’une voie navigable a également constitué un facteur important dans le développement de l’agglomération. Les cours d’eau ont en effet constitué, dès l’antiquité, un moyen sûr de transporter des marchandises pondéreuses ou fragiles.L’accès à Poitiers, l’antique Lemonum, situé à une vingtaine de kilomètres au sud pouvait donc s’effectuer par barques mais également par la voie  antique reliant Saintes (Mediolanum Santonum) à Tours, l'ancienne capitale des Turons (Caesarodunum). 

Voie Poitiers -Tours Parcellaire lié à la voie romaine Poitiers -Tours au sud de l'agglomération (en haut : le village des Berthons). 

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Les bornes milliaires qui ont été retrouvées présentent des inscriptions qui attestent un entretien de la voie entre le règne d’Hadrien et le début du IVe siècle. 

C’est entre ces deux axes de circulation que s’est développée, probablement dès le règne d’Auguste,  une agglomération d'une superficie d'environ soixante hectares. 

Aujourd’hui, les ruines du théâtre et un menhir se dressent encore pour perpétuer le souvenir de cette ville. Son  nom est parvenu jusqu à nous grâce à l'inscription gravée sur  la pierre levée :   Briva, le pont (?), ou "la ville près du  pont", soulignant ainsi le rôle primordial de sa situation géographique dans son développement économique.