La
statuette d’Epona est l’élément le plus remarquable du mobilier archéologique
découvert à l’occasion du sondage réalisé en 1983, sur l’un des
plus importants carrefours de voies du centre urbain. Trouvée
dans une couche supérieure de la stratigraphie, sans contexte
particulier, la statuette n’était pas en place. De fait, sa datation
repose sur celle du matériel archéologique, assez homogène, livré par
la fouille et attribuable au Ier siècle de notre ère.
Cette divinité est toujours
associée au cheval (« Epos », en gaulois) dont on sait
qu’il occupait une place fondamentale chez les Gaulois. Aussi, sa
popularité en a fait l’une des déesses les plus représentées en
Gaule, après la conquête romaine. Epona ne faisait pas partie du panthéon
romain, mais sa fonction de protectrice des cavaliers contribua à répandre
son culte hors des limites de la Gaule. Epona sera même honorée dans les
écuries à Rome, probablement introduite
par les cavaliers gaulois en garnison dans la capitale. Bien qu’il
s’agisse de la déesse privilégiée des cavaliers, elle est honorée
par ceux dont les activités concernent le cheval (fabrication de
harnachements, les relais de poste, activité de transport...)
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La
représentation de l’Epona de Vieux Poitiers ne diffère pas du schéma
représentatif illustré par les quelques 200 figurations connus : la déesse
est assise en amazone et a cru sur un cheval représenté au pas, marchant
vers la droite. Rares sont, en effet, les cas où la divinité ne domine
pas l’animal comme sur le relief d’Oehringen (Allemagne) où elle trône,
encadrée par un cheval à gauche et un personnage, à droite, faisant une
libation sur un autel.
A Vieux Poitiers, comme dans la plupart des
représentations, la déesse est vêtue d’une longue tunique qui
enveloppe totalement le corps et dont les plis convergents soulignent les
genoux et les jambes. La divinité
s’appuie contre la crinière du cheval et semble tendre sa main droite
qui est manquante. On trouve des représentations où elle tient une couronne torsadée (Alésia, Côte D’or), ou une
corbeille de fruits (Dalheim, Luxembourg). L’équipement
du cheval se résume à une pièce de harnais à usage décoratif au
niveau de l’encolure.
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