APOLLON,

dieu guérisseur

Au lieu-dit les Groseillers, à la périphérie du centre urbain, une fouille de sauvetage conduite par R. Fritch  permis de mettre au jour deux puits dont un livra, le 30 avril 1972, la partie supérieure d’une statuette en bronze d’Apollon. Découverte à plus de 6 mètres de profondeur, elle se trouvait associée à plusieurs objets métalliques : une faux , des éléments de crémaillère en fer, ainsi qu’une monnaie de l’empereur Antonin le Pieux.

La partie centrale du torse est creuse, contrairement à la tête et au bras, avec une épaisseur à la base de près de 20 mm. Les yeux en amande, légèrement creusés, devaient être rehaussés de pâte de verre afin de donner de l’éclat au regard.

Les contours du dos présentent une série de rainures profondes de trois millimètres  et de quatre millimètres de large qui remontent la nuque et disparaissent à la base de la coiffe en forme de chignon. Ces rainures ceinturent également le bras au bas de l’épaule de sorte qu’elles sont visibles lorsque la statuette est vue de face.

Comme l'avait fait remarquer R. Fritch, l’existence de ces lignes en creux renseignent sur la technique de fabrication de cette statuette, vraisemblablement obtenue grâce au procédé de la fonte à la cire perdue.

 

 

La nudité du torse dévoile la musculature d’un homme jeune dont le visage ovale, est emprunt d’une grande finesse. Le menton arrondi est surmonté d’une petite bouche dont la largeur ne dépasse pas celle du nez. Les yeux en amande, légèrement creusés, devaient être rehaussés de pâte de verre afin de donner de l’éclat au regard.

La longue chevelure est relevée vers l’arrière par une coiffe qui forme un chignon au sommet de la tête.  De cette coiffe s échappent quelques mèches de cheveux réparties sur le front et formant un rouleau au niveau des oreilles.

L’expression du visage fait ressortir l’attitude hiératique de la divinité, mais la légère torsion du corps contribue à  atténuer la rigidité de la statuette. Par ailleurs, la coiffure féminine et la finesse du visage presque juvénile contraste avec la virilité du torse. 

Du point de vue iconographique, l’apollon du Vieux Poitiers se rapporte au type des apollons « gaulois » issus des modèles grecs et caractérisés par la nudité et le déhanchement du corps. Il présente également des ressemblances avec d’autres représentations d’apollon dont la coiffure féminine est inspirée de celle de la déesse Aphrodite.