Lemonum, chef-lieu de la cité des Pictons |
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A l'issue de la conquête menée par les troupes de César, le territoire de la Gaule - la Gallia Comata - est réorganisé selon le système administratif de l'empire romain et divisé en trois grandes provinces impériales : les Trois Gaules. Le territoire de ces trois nouvelles circonscriptions administratives créées par l'empereur Auguste (27 av. J.-C.- 14 ap. J.-C.), puis modifiées par son successeur Tibère (14-37 ap. J.-C.), se compose de la Belgique occupant la zone comprise entre la Seine et le Rhin, la Lyonnaise (la Celtica du temps de César), se développant depuis la la Bretagne actuelle jusqu'a la région au nord de Lyon, suivant l'axe de la vallée de la Seine et enfin l'Aquitaine occupant le quart sud-ouest de la France actuelle et dont les frontières étaient matérialisées par la Loire et et les reliefs pyrénéens. |
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Le processus d'intégration de ces territoires gaulois dans le vaste empire romain a également conduit à une réorganisation de la carte des civitates et parfois de leurs capitales. La civitas constitue la cellule de base de l'empire romain et correspond à deux réalités, un territoire occupé par un peuple et son chef-lieu qui en assure le contrôle. Ce terme de civitas est utilisé par César pour désigner l'organisation politique des peuples indépendants de la Comata. La description qu'il fournit dans ses son ouvrage sur la Guerre des Gaules (bellum gallicum) laisse supposer que le système politique et territorial gaulois devait présenté quelques analogies avec celui que connaissait le proconsul. D'après les auteurs antiques, Strabon (géographe et historien grec il est contemporain d'Auguste et a pu apprécier sa politique grec de la fin du Ier s. av. J.-C.- Géographie) et plus particulièrement Tacite ( Publius Cornelius Tacitus, fin du Ier s. ap. J.-C.- début IIe s.ap. J.-C./son oeuvre : la Vie d'Agricola où il narre les évènements de Bretagne entre 77 et 83; La Germanie, Les Histoires, Les Annales (période de 14 à 68))et pessimiste, il , au moins une soixantaine de civitas occupait les Trois Gaules à l'époque d'Auguste. La révision de la carte des civitates allaient donc permettre à certains peuples dépendants de s'élever au rang de cité et pour d'autres, comme les Ambilatres et les Agnutes d'être rattachées à une vaste cité, en l'occurrence celles des Pictons. |
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La cité des Pictons occupe la partie nord-ouest de la province d'Aquitaine et correspond aux départements de la Vienne, des Deux-Sèvres et au sud de la Vendée. Le cours de la Loire constituait la frontière des cités des Pictons et des Namnètes et coïncidait ainsi avec celle des deux provinces, la Lyonnaise et l'Aquitaine. Les Pictons eurent le privilège de conserver pour chef-lieu leur oppidum dont le nom, Lemonum, est mentionné en 51 par Hirtius, dans le huitième livre du Bellum gallicum qu'il s'efforça de rédiger pour parachever l' oeuvre de César. Au IIe siècle son rôle allait être accru par sa nouvelle fonction de capitale de la province d'Aquitaine, alors assurée par Saintes pendant tout le premier siècle. Elle concèdera ce statut à Bordeaux (Burdigalia) au siècle suivant.
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Le site choisi pour le développement de la ville est remarquable et ne trouve pas d'équivalent dans ce secteur du seuil du Poitou. Il s'agit d'un vaste plateau calcaire (2,3 km x 1, 3 km) bien individualisé par des rebords abrupts à l'ouest et relié au plateau environnant, par un étroit pédoncule dont la fragilité était vraisemblablement palier par un fossé. Le souvenir de cet ouvrage défensif s'est perpétué dans le nom de la Tranchée donné à l'une des rues de cette partie méridionale de la ville actuelle. | |||||||||
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